Début du mois de juin 2013, à Lyon.
Dernière ligne droite dans la rédaction du mémoire de master recherche en SIC, je dois impérativement le rendre le 13 juin si je veux pouvoir présenter ma candidature pour obtenir un contrat doctoral (et à cette date, c’est également l’anniversaire de deux de mes amis, à 5 ans d’intervalle l’un de l’autre).
Yey, j’ai rendu à temps, tout va bien, rester concentrée, la soutenance à préparer, rendez-vous le 18 juin avec mon jury (encore un anniversaire, mais d’un appel, paraît-il ?).
4 jours à préparer, répéter, modifier, tout recommencer, fignoler, répéter, raturer, reprendre à zéro, répéter, encore une dernière fois.
Ouf, soutenance passée, mission accomplie : j’ai la mention qui permet de m’inscrire en thèse et donc de préparer mon dossier de candidature au CDU.
Écriture laborieuse du projet de thèse, en prolongement des travaux du master recherche. Première version : à jeter. Deuxième version : pire. Troisième version : poubelle. Argh… Questions existentielles sur le bien-fondé du projet, encore une autre version, désabusée : enfin, elle trouve grâce aux yeux de mon futur DT ! 6 jours d’écriture, de rature, de courbatures, de déconfiture, et enfin, le 25 juin, le voici, je vole, je cours, je vais le déposer au secrétariat de l’École Doctorale !
Affres, angoisses, et délivrance 2 jours plus tard : admissible, ouf.
(Seconde) dernière ligne droite, j’ai 6 jours pour me préparer à l’audition. Re- préparation, répétition, fignolage, etc. Enfin arrive le jour où je dois assurer à 500% : 4 juillet (toujours un anniversaire, non ? Décidément…)
J’attends dans le couloir, personne à l’horizon, je n’arrive plus à penser à rien, ni à me concentrer sur rien, j’attends. Une jeune fille sort de la salle, accompagnée par le directeur de l’École Doctorale, qui me dit qu’il revient me chercher. 2 minutes plus tard, je rentre, une dizaine de professeurs d’université installés autour des tables, je m’installe, en face de moi, le directeur. Go ! Les minutes me semblent à la fois des secondes et des heures, je regarde mes interlocuteurs pendant que je parle, ils prennent des notes, et j’ai déjà terminé. Aussitôt les questions sont lancées, je réponds, j’ai l’impression que ça ne finira jamais, à chaque réponse j’essaie de me rassurer « jusque là, tout va bien… » Pas trop fière de moi sur la dernière, mais c’est fini, je dois quitter la pièce.
Dans le couloir attend un jeune homme. Étrange échange entre deux candidats à un même concours, qui savent qu’il n’y aura que 4 reçus en liste principale. Courtoisie et sourires crispés, l’un s’inquiète des minutes à venir quand l’autre se morfond déjà sur les minutes passées… Mémoire capricieuse qui n’a voulu retenir que des bribes de l’audition et dans le désordre, confusion totale du souvenir.
Vendredi 5 juillet, je tourne comme un lion en cage, je manque d’air, je sors faire un tour au parc de la Tête d’Or, musique hurlant dans les oreilles, pas cadencés à son rythme. En fin d’après-midi, à force d’hypnotiser ma boîte email sans doute, le message s’affiche, objet en gras, cliquer vite, afficher, « j’ai le plaisir de… » buée dans les yeux, je survole le reste et mes épaules descendent subitement de 20 centimètres : le jury a retenu ma candidature !!!
Maintenant, au boulot, et pour 3 ans !