Après la narration de mes aventures dans ma découverte d’Iramuteq, ce blog reçoit régulièrement la visite de lecteurs qui semblent rechercher quelques informations pratiques sur ce logiciel. En témoignent le nombre de commentaires que ce billet a suscité : c’est le plus « populaire » à ce jour 😉
J’ai d’ailleurs encore récemment échangé avec une utilisatrice d’Iramuteq par ce biais.
Alors je me suis dit : bon, ok, tu as partagé ton « mode d’emploi » pour l’avant-analyse, et si tu partageais, cette fois, sur l’après ?
Car l’outil est impressionnant, il fournit quantité d’informations, de calculs, de représentations graphiques, mais comment interpréter tout cela quand on n’est pas vraiment spécialiste du domaine ?
[Vous me direz, si on n’est pas suffisamment calé sur la question, il vaut peut-être mieux ne pas utiliser ce type de logiciel, et je ne suis pas loin de le penser, tant la facilité avec laquelle on obtient des « résultats » est vertigineuse et déconcertante.]
Les calculs sont lancés, des résultats sont affichés, le tout en quelques secondes.
Et maintenant, on fait quoi ?
Loin d’être experte, je vous propose simplement ci-dessous une petite liste de références d’ouvrages et d’articles qui m’ont été très utiles pour comprendre ce qui se passait (en gros) lors des calculs, et donc pour m’orienter dans l’interprétation des informations que j’avais sous les yeux. Si vous connaissez d’autres sources utiles, n’hésitez pas à m’en faire part dans les commentaires, je les ajouterai volontiers.
Bien entendu, dès le début de mon apprentissage, j’ai d’abord utilisé la documentation qui est disponible sur le site web du logiciel. Je vous recommande également, dès le début, de vous abonner à la liste de diffusion qui est consacrée au support. On ne reçoit pas un gros volume de messages, mais c’est instructif de les lire au fur et à mesure, car on apprend aussi par ce biais, au travers des réponses apportées.
Toujours à propos du site web consacré au logiciel, une page qui n’existait pas encore quand je l’ai utilisé et qui me paraît bien utile : il s’agit d’études publiées qui se sont appuyées sur Iramuteq.
Enfin, donc, les références qui m’ont été fort utiles :
Fénelon, J.-P. (1981). Qu’est-ce que l’analyse des données ? Paris : Lefonen.
Un ouvrage que j’ai emprunté en bibliothèque et qui a l’avantage de présenter les choses pour des « non mathématiciens ». Il va dans le détail, et permet de bien comprendre « ce qui se passe » au niveau des différents calculs effectués. Il donne des clés essentielles pour l’interprétation, il m’a beaucoup aidée pour les AFC notamment. Un lien utile pour le trouver en bibliothèque : http://www.sudoc.fr/022282033
Garnier, B. et Guérin-Pace, F. (2010). Appliquer les méthodes de la statistique textuelle. Paris : CEPED.
Très pédagogique, ce texte est facile à aborder et donne pas mal de premières pistes d’interprétation intéressantes. Il est téléchageable intégralement à cette adresse : http://www.ceped.org/fr/publications-ressources/editions-du-ceped-1988-2012/les-clefs-pour/article/appliquer-les-methodes-de-la
Kalampalikis, N. (2003). L’apport de la méthode Alceste dans l’analyse des représentations sociales. Dans J.-C. Abric (dir.), Méthodes d’étude des représentations sociales (p. 147‑163). Paris : Erès.
Un chapitre d’ouvrage qui donne des clés d’interprétation sur la classification obtenue d’après le corpus analysé, en s’appuyant pas à pas sur un exemple concret.
Lebart, L. et Salem, A. (1994). Statistique textuelle. Paris : Dunod.
Un ouvrage complet sur le sujet, avec notamment un glossaire, ce qui est bien pratique pour comprendre le domaine. Le texte intégral est téléchargeable à cette adresse : http://ses-perso.telecom-paristech.fr/lebart/ST.html
Mange, J. et Marchand, P. (2007). Oui ou non à la Constitution européenne. L’éloquence du forum. Mots, (83), 121‑137.
Un article très détaillé, qui m’a fourni des pistes pour l’interprétation des AFC et pour l’utilisation du chi2 signé des modalités par classes (dans mon cas). Le texte intégral est disponible à cette adresse : http://mots.revues.org/952
Reinert, M. (2002). Alceste : Un logiciel d’aide pour l’analyse de discours. Notice simplifiée de la version de base commune aux versions 4.x.
Ce n’est pas Iramuteq, certes. Cela dit ce logiciel permettant d’effectuer une analyse fondée sur la méthode Alceste, la lecture du manuel d’utilisation d’Alceste est éclairante sur pas mal de points. Le texte intégral est téléchargeable à cette adresse :
Bonjour, merci beaucoup pour ce billet très utile. Je voulais savoir quelquechose à propos d’Iramuteq: lorsque l’on écrit un corpus, peut-on écrire deux lignes étoiléq avec exactement les même variables?
lorsque je commence à écrire mon corpus avec mes differente variables mais alors voilà, peut-on écrire deux lignes étoilés avec exactement les même variables?
Un truc du genre:
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(….)
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Merci d’avance pour votre réponse.
Bonjour Julien,
Merci pour votre visite.
Je ne suis pas experte dans l’utilisation d’Iramuteq, mais je ne vois pas pourquoi cela devrait poser un problème, si le texte situé sous la ligne des variables est différent (c’est-à-dire : s’il ne s’agit pas d’un doublon, qui fausserait donc les statistiques). Je ne sais pas si cela peut avoir un intérêt pour vous, mais dans mes propres corpus j’identifie chaque texte dans la ligne des variables avec un identifiant unique, afin de pouvoir les repérer plus facilement ensuite, lorsque je suis en phase d’interprétation. On peut ajouter quelque chose comme *6BQU3IMU dans la ligne des variables. Ce n’est pas une variable mais cela permet d’isoler chaque texte individuellement si nécessaire.