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Outils d’information

Lancée avec enthousiasme dans mon tout nouveau job (aka « ma thèse ») j’ai entrepris de faire le point sur les outils que j’utilisais dans mon quotidien professionnel, afin de vérifier s’ils étaient bien adaptés à cette nouvelle activité et trouver le cas échéant une nouvelle organisation.

Au final, mis à part le remplacement de Mendeley par Zotero, je n’ai rien modifié de mes processus informationnels. Peut-être par résistance à l’idée de changer d’habitudes, sans doute également par peur de perdre trop de temps dans les tests, récupération d’infos, basculement d’un outil à l’autre, etc.

Alors, qu’est-ce que j’utilise au quotidien ? Pourquoi ?

Tout part de ma veille. Sur les productions ou événements scientifiques qui pourraient m’intéresser, sur mon objet de recherche et sur le contexte élargi dans lequel il se situe.

La base de cette veille est constituée de mes flux RSS (plusieurs centaines, regroupés thématiquement). Ceux-ci sont désormais gérés via Feedly. Cependant je n’utilise jamais l’interface de Feedly pour prendre connaissance des nouvelles publications dans mes flux. Si je suis sur un terminal mobile, je les lis grâce à Newsify, si je suis sur un ordinateur, j’utilise ReadKit.

Lorsqu’une info issue de mes flux RSS m’intéresse au-delà de sa simple lecture, je la mets de côté, à partir de ces deux outils, de différentes manières : soit (cas le plus fréquent) je la sauvegarde dans Evernote, soit je l’enregistre directement dans Zotero.

J’ai tenté une organisation dans Evernote, mais le seul carnet que j’utilise vraiment est un carnet temporaire dans lequel je stocke tout ce que je mets de côté.

Je retourne ensuite régulièrement dans Evernote pour faire l’inventaire de toutes ces informations amassées. Dans le cas où elles peuvent m’être utiles en tant que références dans mon travail de thèse, alors je retourne sur leur source et je l’enregistre correctement dans Zotero. Lorsqu’il s’agit plutôt d’une source d’information à laquelle je peux avoir besoin de me référer, je l’enregistre en signet dans Diigo.

Autre pivot dans ma gestion d’information : Twitter. Il est à la fois un support de diffusion, un moyen d’échange et une source de découverte. Depuis mes lecteurs de flux RSS ou depuis mes navigateurs web je publie les infos qui me semblent intéressantes à partager. Par ailleurs, à partir de mes listes Twitter, comme la liste recherche par exemple, que je regarde régulièrement, j’obtiens des informations que je n’ai pas vues dans mes flux RSS et qui peuvent me conduire vers de nouvelles sources à ajouter dans ceux-ci. Au cas où, je mémorise tous les liens que je publie soit directement soit en re-publiant un utilisateur Twitter, grâce à Packrati.us, qui offre de bonnes fonctionnalités d’enregistrement de signets.

Et vous, comment organisez-vous la gestion de vos activités informationnelles ?

Réseau social d’entreprise

A peine était-il né que le concept de réseau social d’entreprise, ou RSE, a périodiquement été remis en question et débattu, par ses propres promoteurs, notamment au sujet de sa définition et de sa dénomination.

Un ouvrage qui lui est consacré, paru en 2011, le définit ainsi : « l’ensemble des individus qui prennent part à une activité d’un business et dont on matérialise dans le numérique les interactions sociales autour de cette activité afin de l’améliorer » (Garnier, Hervier, 2011).

Cette dénomination, RSE, fait écho aux réseaux socionumériques publics (au sens où quiconque peut en être membre, en dehors donc d’un contexte particulier d’organisation), notamment au plus populaire d’entre eux actuellement : Facebook. Ceux-ci font l’objet de nombreuses publications scientifiques. La revue Hermès, par exemple, a publié un numéro consacré à ce sujet en 2011, où l’on constate qu’ils ont été étudiés sous des angles anthropologiques, sociologiques, politiques, informationnels, économiques, psychologiques ou communicationnels, qui mettent en lumière, entre autres, des enjeux d’espace public et privé (Miège, 2010), d’interaction sociale (Proulx, Kwok Choon, 2011 ; Coutant, 2011), de mise en scène de soi (Cardon, 2008) ou de pérennité de l’information et de mémoire numérique (Merzeau, 2009).

Les fonctionnalités logicielles des RSE sont donc issues de celles des réseaux socionumériques tels Facebook, qui a été créé en 2004 et a été rendu public en 2006.
Elles gèrent au minimum : le profil de membre, qui comporte des informations d’identité renseignées par formulaire qui peuvent être textuelles et iconographiques, un espace d’expression et de partage pour celui-ci, l’actualisation de l’activité de chacun, la visibilité de tous, la constitution de groupes ou communautés et la recherche d’information dans le RSE.

En synthèse, l’objet de ma recherche est un réseau socionumérique, comme Facebook, mais privé, utilisé dans le monde du travail, par des salariés au sein d’une organisation. Il est constitué d’acteurs, de techniques et d’objets matériels en interaction permanente, installés dans un contexte défini, visant à produire des actions et mettant en œuvre des processus d’information et de communication. En ce sens, je l’entends comme un dispositif info-communicationnel (Couzinet, 2011).

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CARDON, Dominique, 2008. « Le design de la visibilité : un essai de cartographie du web 2.0 ». Dans : Réseaux. 2008. Vol. 152, n° 6, p. 93–137.
COUTANT, Alexandre, 2011. « Des techniques de soi ambivalentes ». Dans : Hermès. 2011. n° 59, p. 53–58.
COUZINET, Viviane, 2011. « Les dispositifs : question documentaire ». Dans : GARDIÈS, Cécile (éd.), Approche de l’information-documentation. Concepts fondateurs. Toulouse : Cépaduès Editions. p. 117–130.
GARNIER, Alain et HERVIER, Guy, 2011. Le réseau social d’entreprise. Paris : Hermès science publications : Lavoisier.
MERZEAU, Louise, 2009. « Du signe à la trace : l’information sur mesure ». Dans : Hermès. 2009. n° 53, p. 23–29.
MIÈGE, Bernard, 2010. L’espace public contemporain approche info-communicationnelle. Grenoble : Presses universitaires de Grenoble.
PROULX, Serge et KWOK CHOON, Mary Jane, 2011. « L’usage des réseaux socionumériques : une intériorisation douce et progressive du contrôle social ». Dans : Hermès. 2011. n° 59, p. 105–111.

Diigolons un brin

Un petit mot pour préciser comment est construite la catégorie « Ressources » ci-dessus : il s’agit de pages dont la mise à jour est dynamique, au fur et à mesure que j’ajoute des signets dans Diigo, en leur accolant les tags chercheur, source_info, outils, doctorat ou detente.

Je ne maîtrise donc pas trop l’affichage de ces pages, je regrette par exemple de ne pas pouvoir configurer l’ordre de tri de ces liens. Avantage cependant : il est possible de s’abonner au flux RSS correspondant à chacune de ces catégories, soit depuis les pages, soit depuis Diigo directement.

Si quelqu’un a une solution pour afficher et trier les liens tout en les mettant à jour automatiquement, je prends !

[Edit du 20/08/2021 : la catégorie et les pages sont supprimées, je n’utilise plus Diigo]

Genèse…

Début du mois de juin 2013, à Lyon.

Dernière ligne droite dans la rédaction du mémoire de master recherche en SIC, je dois impérativement le rendre le 13 juin si je veux pouvoir présenter ma candidature pour obtenir un contrat doctoral (et à cette date, c’est également l’anniversaire de deux de mes amis, à 5 ans d’intervalle l’un de l’autre).

Yey, j’ai rendu à temps, tout va bien, rester concentrée, la soutenance à préparer, rendez-vous le 18 juin avec mon jury (encore un anniversaire, mais d’un appel, paraît-il ?).

4 jours à préparer, répéter, modifier, tout recommencer, fignoler, répéter, raturer, reprendre à zéro, répéter, encore une dernière fois.

Ouf, soutenance passée, mission accomplie : j’ai la mention qui permet de m’inscrire en thèse et donc de préparer mon dossier de candidature au CDU.

Écriture laborieuse du projet de thèse, en prolongement des travaux du master recherche. Première version : à jeter. Deuxième version : pire. Troisième version : poubelle. Argh… Questions existentielles sur le bien-fondé du projet, encore une autre version, désabusée : enfin, elle trouve grâce aux yeux de mon futur DT ! 6 jours d’écriture, de rature, de courbatures, de déconfiture, et enfin, le 25 juin, le voici, je vole, je cours, je vais le déposer au secrétariat de l’École Doctorale  !

Affres, angoisses, et délivrance 2 jours plus tard : admissible, ouf.

(Seconde) dernière ligne droite, j’ai 6 jours pour me préparer à l’audition. Re- préparation, répétition, fignolage, etc. Enfin arrive le jour où je dois assurer à 500% : 4 juillet (toujours un anniversaire, non ? Décidément…)

J’attends dans le couloir, personne à l’horizon, je n’arrive plus à penser à rien, ni à me concentrer sur rien, j’attends. Une jeune fille sort de la salle, accompagnée par le directeur de l’École Doctorale, qui me dit qu’il revient me chercher. 2 minutes plus tard, je rentre, une dizaine de professeurs d’université installés autour des tables, je m’installe, en face de moi, le directeur. Go ! Les minutes me semblent à la fois des secondes et des heures, je  regarde mes interlocuteurs pendant que je parle, ils prennent des notes, et j’ai déjà terminé. Aussitôt les questions sont lancées, je réponds, j’ai l’impression que ça ne finira jamais, à chaque réponse j’essaie de me rassurer « jusque là, tout va bien… » Pas trop fière de moi sur la dernière, mais c’est fini, je dois quitter la pièce.

Dans le couloir attend un jeune homme. Étrange échange entre deux candidats à un même concours, qui savent qu’il n’y aura que 4 reçus en liste principale. Courtoisie et sourires crispés, l’un s’inquiète des minutes à venir quand l’autre se morfond déjà sur les minutes passées… Mémoire capricieuse qui n’a voulu retenir que des bribes de l’audition et dans le désordre, confusion totale du souvenir.

Vendredi 5 juillet, je tourne comme un lion en cage, je manque d’air, je sors faire un tour au parc de la Tête d’Or, musique hurlant dans les oreilles, pas cadencés à son rythme. En fin d’après-midi, à force d’hypnotiser ma boîte email sans doute, le message s’affiche, objet en gras, cliquer vite, afficher, « j’ai le plaisir de… » buée dans les yeux, je survole le reste et mes épaules descendent subitement de 20 centimètres : le jury a retenu ma candidature !!!

Maintenant, au boulot, et pour 3 ans !